vendredi, juillet 06, 2007

Vendredi, ça rime avec pluie, et bureaucratie... Ost**!

Hey hey,


Diane, tu aurais eu ta scène de haute tension aujourd’hui.


OK, la journée commence sans histoire, sauf que j’étais sur une lancée, et j’ai réglé le problème de la corde à linge et de la douche qui fuyait presque en même temps. C’est ultra broche à balle, et je suis sûr que les plus débrouillards/patenteux d’entre vous se rouleraient à terre en voyant ce que j’ai gossé, mais bon, au moins ça fonctionne. La douche aussi a collaboré à matin, j’étais honnêtement très surpris.


Quand on prend un logement en Allemagne, ça prend un permis communément appelé Anmeldung (je me souviens plus du nom complet). Avec ça, tu peux ouvrir un compte en banque, te faire brancher le téléphone, etc. T’installer, quoi. J’ai réussi à avoir le téléphone sans, mais je la voulais plus pour la question bancaire, au cas où.


Donc, le bureau ferme à 13 h le vendredi. Le temps de me lever et de me virer de bord, faire mes patentes, réussir à me connecter, ramasser les infos nécessaires sur Google Earth (le bureau figurait sur aucune de mes cartes) et tout le paquet, je pars d’ici à 11 h. En masse de temps.


Je vais prendre le métro pour la première fois depuis 10 ans (le même métro, ironiquement). Je dois avouer que l’expérience me manquait pas trop. En tout cas, au moins je me perds pas et j’arrive assez tôt là-bas. M’attendant au pire, j’ouvre la porte du gros édifice et pénètre dans l’antre de la bureaucratie allemande.


Quelques marches, ensuite un couloir qui tourne à gauche, ensuite un bureau nommé Information. Je ne vois presque personne. Une femme me répond, et je lui demande, au cas où, si elle parle anglais ou français. Nope, juste allemand. OK, je lui dis que je vais essayer en allemand. J’aimerais donc avoir une Anmeldung. Ai-je rempli le formulaire? Non, désolé, je l’ai vu sur Internet mais j’ai pas tout compris ce que ça disait. OK pas de problème (ah non?). La gentille dame m’explique ça case par case, je remplis tout à mesure. Ensuite, elle me dit que c’est fini (ah oui?). That’s it? Tout ça pour ça? Eh non! Elle me donne un numéro et les formulaires que je viens de remplir, puis me demande d’aller dans la salle d’attente. Ça s’annonçait trop beau aussi. Je la remercie infiniment pour sa patience, et change de pièce.


J’entre dans une salle grisâtre… et pleine. À ma droite, un tableau indicateur. Colonne de gauche, 5 rangées : colonne de gauche 105, 106, 107, 108, et tout en bas, à part, 620; la colonne de droite porte des chiffres de 1 à 20. Je regarde le ticket que la dame m’a donné. 140. Puis ma montre. 11 h 45. Je m’assois, à la merci de la machine.


De temps en temps, TUUUUUUUT. C’est un chiffre sur le tableau qui change. 109...110...111. Les minutes s’égrènent. Je jette des coups d’œil furtifs autour de moi. Personne ne me porte la moindre attention, même si j’ai l’impression d’être comme un chien dans un jeu de quilles.


12 h 35. On est rendu à 125. Faut que ça passe à raison de 1 personne par 2 minutes, sinon c’est foutu. Les TUUUUT viennent par bourrées. Trois de suite, puis plus rien durant ce qui semble des heures. Une minute je suis sûr de me buter à une porte fermée, l’autre je pense avoir une bonne chance.


Oh, ça semble accélérer. 12 h 50, on est à 136... C’est long... TUUUT.... argh... 12 h 55… TUUUUUUT… Shit, va falloir que je revienne lundi PM, parce que le matin je dois attendre le gars du télépho--TUUUUT TUUUUT. Ah oui? Ben fuck yeah, c’est mon tour! Je regarde ma montre. 12 h 57.


J’entre dans la salle désignée. Une autre dame me demande, « Herr Dupuis, für die Anmeldung? » « Si, uhhhhh, ja! » (ça arrive tout le temps depuis que je suis ici. Je commence toujours à répondre en espagnol. J’ai fait ça au moins 2 fois au guichet précédent aussi.)


Je m’assois, et elle commence à taper sur son ordi… et à taper… et à taper… Aucune idée quoi. Quelqu’un retontit dans le bureau. « Pardon, j’ai manqué mon tour tout à l’heure, je suis le numéro 137 ». Il se fait poliment virer de bord. Merci d’avoir dormi sur la switch, amigo. Tu m’as évité un voyage supplémentaire.


Donc je sors avec mon fameux Anmeldung. Les deux dames étaient bien gentilles, en fin de compte. Elles ont dû avoir pitié de moi :-D


Méchant roman pour pas grand-chose, mais que voulez-vous, ça me semblait une bonne scène.


Ensuite, je suis allé payer mon premier mois de loyer (un peu pour ça que j’ai ramassé l’Anmeldung avant, au cas où elle aurait été nécessaire), et ensuite retour au bercail. Durant tout ce temps-là, la météo était un peu moins pire que les autres jours. Même que j’ai appris que le ciel était bleu ici aussi, et que de temps en temps ya un disque très brillant dans le ciel qui projette ses rayons. Fascinant, non?


À la fin de l’après-midi, je suis allé au bureau de location d’appart leur demander la clé pour la boîte aux lettres. OK, elle va arriver lundi PM par la poste. Je fais un détour vers le Europa Center et le Zoologischer Garten. C’est un spot très passant, et qui grouille de monde, de touristes (le Europa Center est un centre d’achats. Cherchez-le sur Google (images), il a le logo Mercedes à son sommet) et de… créatures en différents états de décrépitude qui quêtent, distribuent des dépliants, fouille-moi quoi d'autre. Sauf que… ouf. J’avais déjà mon truck de la journée, et j’ai eu une surdose sensorielle, avec tout ce monde partout. Fallait que je sacre mon camp de là. Je préfère infiniment me promener dans les rues et quartiers « ordinaires ». Je reprends donc le métro pour revenir, voyage sans histoire, et rendu ici, je n’ai plus bougé. J’en ai profité pour étrenner la laveuse. Tout a fonctionné, rien n’a explosé. Reste que j’aimerais vraiment ça avoir une sécheuse ou au moins un séchoir à linge convenable, plutôt qu’une patente de cordes tendues tout croche. Coudonc.


Alors voilà, telle fut ma journée! La fin de semaine s’annonce plutôt tranquille de mon bord. La température me fait tout simplement chier, et à part une ou deux autres promenades dans le coin, à la recherche de petites trouvailles, je ne m'attends pas à de grandes péripéties. Je vais me tenir loin des coins passants en tout cas. Je file tellement pas pour ça. Je n’ai pas pris une seule photo depuis mon arrivée. Quand Internet va être réglé et que la température va s’améliorer, on s’en reparlera. J’ai hâte rare. Je vais quand même écrire ici demain et dimanche, bien sûr. N'ayez crainte!


Bye! Profitez de votre week-end!