lundi, août 13, 2007

Potable comme début de semaine

Hey hey,

La journée a commencé sous un ciel tout bleu. Fallait que j'en profite. Allez hop, déjeuner, taponnage de jobs, considération des options pour aujourd'hui (lundi, donc les musées sont fermés. Pas sûr que j'aurais voulu m'enfermer anyway), et hop, on sacre le camp.

J'ai décidé de revisiter le quartier Prenzlauer Berg, le refuge des artistes. C'était là, la maison avec les impacts de balles. Donc j'arrive finalement vers 11 h, et je décide de me rendre avec quelques détours au Tacheles, un squat bourré (certains diront "infesté", ho ho) d'artistes. Tacheles est plus dans le Mitte que dans Prenzlauer, mais anyway. Son principal attrait est d'avoir résisté depuis 1990 aux assauts des promoteurs immobiliers et des touristes, à tel point que la ville a décidé de s'entendre avec eux.


Une murale située à l'arrière du building. Stef, on pourrait sûrement faire quelque chose avec ça? J'ai aussi pris des gros plans de quelques sections de la murale :-D



En se retournant, je tombe là-dessus. Ça a été de toute évidence fait pour la Coupe du monde, présentée en Allemagne l'an passé. JOGA BONITO, ça veut dire "joue avec élégance" en portugais. Pour faire une histoire courte, c'est Nike qui avait fait une campagne publicitaire dans laquelle l'équipe nationale brésilienne (que je m'adonne à HAÏR) est un modèle de beauté.

Les 4 salopes qu'on voit au-dessus du slogan sont, de gauche à droite, Robinho, Ronaldinho, Ronaldo et Adriano. Demandez-moi pas pourquoi j'en sais autant sur ce club de crottés-là.

Leur humiliante défaite dans la finale de 1998 contre la France (0-3, avec 2 buts de Zidane) reste un de mes bons souvenirs sportifs. Devinez ce qui s'est produit en 2002? Le Brésil gagne la coupe, grâce à une victoire de 2-0 contre, devinez qui? Eh oui, l'Allemagne. Fuckers.

En ce qui me concerne, leur avion peut aller s'écraser sur le flanc d'une montagne, mais reste que la murale est vraiment bien, alors voilà.


Mets-en, fuck CBS! HBO est ben meilleur!


Ensuite, je me suis rendu au Mémorial du Mur de Berlin.


Une des extrémités de la section du mur. Je tourne le coin, et je me retrouve dans une espèce de cour, avec une section de mur. Je m'avance. C'est plutôt haut, mais en me mettant sur la pointe des pieds et en levant le bras, je peux prendre une photo de l'autre côté. C'est juste que je ne peux pas voir ce que je photographie. Après une ou deux tentatives, voici ce que ça donne :


Une centaine de pieds (le No Man's Land) sépare les deux murs. Cliquez ici pour en savoir plus.
Donc, on peut voir que toutes les fortifications sont du côté est-allemand. Le No Man's Land permettait aux gardes de bien prendre leur temps pour plomber les idiots qui auraient des ambitions de liberté, vous voyez.

100 pieds... ça prend 4 secondes à courir, environ? Ça, c'est si t'as réussi à franchir la première clôture et les premiers barbelés sans t'ouvrir la carotide, si les chiens t'ont pas sauté dessus, si les mines n'ont pas répandu tes entrailles partout (quoiqu'on risquait plus de les retrouver en campagne). Et t'as ENCORE un autre mur et d'autres barbelés à franchir avant d'être rendu à l'Ouest. Et tout ça pendant qu'on te tire dessus ou qu'on est sur le point de le faire. Qui prend les paris?

J'arrive pour quitter les lieux, quand je vois de l'autre côté de la rue... le bâtiment officiel du Mémorial, avec une tour d'observation. Shit, ça valait la peine de s'étirer comme un fou d'abord!


Ahhh, beaucoup mieux. Voici une vue aérienne (le musée est au haut de l'image). Sur la photo ci-dessus, j'étais au coin supérieur gauche quand j'ai pris la photo de tout à l'heure.

Ensuite, j'ai encore viraillé un peu, et je suis revenu. J'ai eu le sens du timing, parce qu'il y a eu une bonne averse plus tard cet après-midi. Tranquille depuis ce temps-là.

Ah, et en prime, parce que je suis épatant à ce point, voici une ou deux photos du musée d'hier.

C'EST DE L'ART! Monochrome gris-vert. OK, c'est pas si simple. Une des guides -- qui parlait un français presque parfait, j'étais franchement jaloux -- nous a expliqué que le travail reposait dans la surface du canevas. Plusieurs couches d'une substance maison, contenant entre autres de la cire d'abeille, ont été appliquées, et ça donne un fini assez particulier. La photo ne lui rend pas justice. Et la démarcation en bas est voulue, probablement pour séparer la surface finie et la surface d'origine.



C'EST DE L'ART! Bozo le Clown est posé en train de faire des barbeaux. Lesdits barbeaux sont également exposés. Traitez-moi de "muffle achevé, rustre fieffé" (merci Brassens), mais je catche vraiment pas le gag.



Ça, par contre, j'aime bien. Ça s'appelle "The Void" (Le vide), et toutes ces petites patentes sont différents comprimés d'antidépresseurs. Je pense que le message se rend.



Ça aussi, j'ai bien aimé. C'est une bibliothèque géante, en métal (on peut y entrer), et les livres à l'intérieur sont tous "fondus" et ont l'air d'avoir été brûlés. Ça fait référence aux brûlages de livres (apparemment qu'on appelle ça un "autodafé") des Nazis. Là aussi, le message passe.



Eh oui, la table est fixée au mur. Le message? Sais pas, j'y ai vu quelque chose sur la consommation. Ça me semble vaguement dégueu. Autant une table apprêtée est "belle", autant qu'elle est quasi-repoussante une fois que tout le monde a fini. Sais pas pourquoi. Peut-être parce que nous aussi, nous sommes repoussants? HO HO!

Donc c'est ça, tel fut mon roman pour ce soir. Je vous suggère fortement de prendre quelques minutes pour lire les liens que j'ai mis (à part ceux en allemand, pour eux regardez les images). Ya beaucoup d'excellentes infos là-dedans.

Maintenant, je vais aller voir les récents commentaires. Beuh-bye!

P.S.: Karl Rove quitte son poste à la fin du mois. Bon débarras, fuckface. Y a un siège en enfer avec ton nom dessus.